Portail de Charles Clinkemaillié Janvier 2008

 

Réaliser une erse en câble

 

Selon certains dictionnaires une erse est un anneau terminant un cordage ou un câble, tandis qu’un erseau serait un anneau complet fait des mêmes matériaux.

Sur un bateau de plaisance, d’assez nombreux câbles ont besoin d’une terminaison solide sur laquelle on puisse frapper une manille, mousqueton, ridoir, crochet ou autre maillon rapide. C’est par exemple le cas des filières qui nous empêche de passer par-dessus bord.

 Autrefois, ces terminaisons étaient réalisées par un œil épissé. Si l’on était un artiste avec des mains d’acier comme certains marins pêcheurs que j’ai connu dans ma jeunesse, on pouvait parvenir à un beau et solide résultat sur du câble souple non inoxydable (fûnes de chalut par exemple). C’est devenu quasiment impossible à réaliser dans du câble en acier inoxydable, d’autant plus qu’en plaisance on souhaite un résultat agréable à l’œil.

 On a donc successivement connu les dangereux sertissages en plomb « telurit » ou équivalent cuivré, en même temps que Moitessier faisait l’éloge des serres-câbles, bien peu esthétiques, avant de passer aux techniques de sertissage droit, issues de l’aviation et que nous connaissons actuellement.

Elles ont les inconvénients d’être coûteuses (comme toute chose en plaisance…), de ne pas prévenir avant de céder éventuellement et de nous rendre dépendant d’un prestataire auquel, outre la monnaie, il faut fournir des mesures très précises.(Il existe aussi des embouts "Norseman" ou autres pour réaliser soi-même de tels sertissages droits. Vu leur prix  je ne les mentionne que pour mémoire...).

 La vieille technique de l’erse décrite ci-après mérite donc sans doute d’être réhabilitée. Elle est facile à réaliser, très bon marché, nous restitue notre indépendance (n’est-ce pas ce que nous recherchons avant tout en bateau ?...) et sous une trop forte contrainte préviendra en glissant avant de céder. Je ne la recommanderais pas cependant pour confectionner des haubans tant que des essais sérieux ne m'ont pas informé rigoureusement sur sa solidité.

 L’exemple  qui suit illustré par des photos a été réalisé dans du câble inoxydable souple de 4 millimètres de diamètre. Un tel câble est dit « 7x7 », c’est-à-dire qu’il est constitué de sept torons eux-mêmes individuellement constitués de sept fils pleins.

Vu en coupe, sa disposition est la suivante :

L’âme, au centre du câble et aux centres des torons, est droite tandis que les autres éléments sont torsadés sur eux-mêmes.


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